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Contrôle technique moto : année d’introduction et réglementation en vigueur

En France, la première immatriculation d’une moto ne rime plus avec liberté totale sur la route. Initialement prévu pour 2022, le contrôle technique des deux-roues motorisés a vu son application repoussée à plusieurs reprises, avant d’être finalement imposé par un décret publié en août 2023. Les propriétaires de motos, scooters et tricycles de plus de 125 cm³ sont désormais concernés, à l’exception notable des véhicules de collection.

La réglementation précise le calendrier d’application, les points vérifiés lors de l’examen, ainsi que les modalités de préparation. Cette mesure vise à harmoniser les pratiques au niveau européen, tout en tenant compte des spécificités du parc français.

Contrôle technique moto : ce qui change depuis son introduction

Depuis l’arrêté du 23 octobre 2023, la donne a changé. Le nouveau cadre réglementaire s’applique à l’ensemble des véhicules motorisés à deux, trois ou quatre roues, regroupés dans la catégorie L, autrement dit, motos, scooters, tricycles, quadricycles et voiturettes. Le calendrier de déploiement, publié au Journal Officiel, prévoit une mise en œuvre progressive, selon l’année de première mise en circulation :

  • Les motos mises en circulation avant 2017 devront effectuer leur premier contrôle technique entre avril et décembre 2024,
  • Pour celles immatriculées entre 2017 et 2019, ce sera en 2025,
  • Celles des années 2020 et 2021 devront s’y conformer en 2026.

Les véhicules plus récents, eux, devront passer le contrôle dans les six mois précédant leur cinquième année d’existence.

Ce virage réglementaire s’inscrit dans la logique de la directive européenne de 2014, qui vise à harmoniser les contrôles techniques des motos dans toute l’Union, pour rehausser la sécurité routière et limiter les émissions polluantes. Une fois passé, le contrôle reste valable trois ans. Quelques exceptions subsistent :

  • Les véhicules de compétition disposant d’une licence FFM,
  • Et les motos de collection produites avant 1960.

Côté porte-monnaie, le tarif moyen tourne autour de 50 €, chaque centre étant libre de fixer ses prix. Si les débats restent vifs chez les motards, le paysage français rejoint ainsi celui de la majorité des pays européens, où le contrôle technique pour deux-roues est déjà une réalité bien installée.

Quelles étapes et vérifications attendre lors du passage au contrôle technique ?

Le passage au contrôle technique moto se déroule dans un centre agréé, sous l’œil d’un contrôleur formé pour la catégorie L. Tout commence par la vérification administrative : la carte grise doit être à jour, la plaque d’immatriculation parfaitement lisible et conforme aux dimensions requises. Sans ces éléments, la visite s’arrête avant même d’avoir commencé. Vient ensuite le contrôle technique proprement dit, mené avec méthode et précision.

Voici les points qui retiennent toute l’attention lors de l’examen :

  • Système de freinage : contrôle de l’efficacité, recherche de fuites éventuelles, et test de réactivité.
  • Direction : vérification du jeu, de l’usure et du bon fonctionnement des rotules.
  • Pneumatiques : examen de l’état général, de la profondeur des sculptures, de la pression, et détection de toute hernie ou déformation.
  • Suspension : test de l’amortissement, de l’ancrage, et recherche de fuites d’huile.
  • Feux et éclairage : présence, fonctionnement impeccable et bon alignement.
  • Châssis et cadre : absence de corrosion, de fissure ou de déformation constatée.
  • Émissions polluantes et sonores : conformité avec les seuils réglementaires.
  • Identification du véhicule : numéros clairement visibles, aucune anomalie.

Chaque défaut détecté est classé selon sa gravité : mineur, majeur ou critique. Si une défaillance majeure est relevée, une contre-visite sous deux mois s’impose. En cas de défaillance critique, la moto est immobilisée sur-le-champ.

À l’issue de la visite, le contrôleur remet un procès-verbal et pose une vignette sur la moto. Le contrôle technique reste valable trois ans, mais attention : lors d’une vente, le rapport doit dater de moins de six mois. En cas de manquement, la sanction tombe : amende pouvant atteindre 750 euros et immobilisation possible du véhicule.

Ligne de motos anciennes et modernes devant un panneau de contrôle

Conseils pratiques pour préparer sereinement sa moto et éviter les mauvaises surprises

Un contrôle technique réussi se prépare en amont. Avant le rendez-vous, prenez le temps d’inspecter votre moto sous tous ses angles. L’objectif : limiter les mauvaises surprises le jour J. Commencez par vérifier les éléments incontournables : pression et état des pneus, absence de fissures ou d’hernies, conformité de la plaque d’immatriculation, fonctionnement des feux et des voyants lumineux.

Besoin de précisions ? La notice du constructeur détaille les valeurs à respecter pour chaque point, des émissions à l’éclairage. Pour la partie administrative, assurez-vous que la carte grise correspond bien au véhicule présenté.

Passez ensuite à l’examen du freinage : recherchez toute fuite, testez la réactivité du levier. Côté direction, vérifiez le jeu dans la colonne et la fixation du guidon, lubrifiez ou serrez si nécessaire. Ce sont parfois des détails qui font la différence au contrôle technique.

Pour les machines récentes ou fortement modifiées, la vigilance sur les accessoires s’impose. Clignotants, rétroviseurs, échappement : tout doit respecter les normes en vigueur. Les pièces non homologuées sont un aller simple vers la contre-visite.

Un passage chez votre mécanicien ou un contrôle rapide sur un pont élévateur peut aussi prévenir bien des déconvenues. Une suspension faiblarde, un cadre déformé, un défaut de châssis : autant de points qui ne passeront pas inaperçus. Préparer sa moto, c’est aussi s’offrir un peu de tranquillité d’esprit, bien avant le verdict du contrôleur.

Désormais, chaque virée en deux-roues se conjugue avec anticipation. Prendre le temps d’une préparation sérieuse, c’est choisir la route, pas la file d’attente pour une contre-visite.